L'obsolescence programmée : un article et le documentaire "Prêt à jeter"

Publié le par Jo404

Obsolescence-programmee.jpgL’obsolescence programmée, symbole de la société de gaspillage.

 

L’obsolescence programmée (aussi appelée « désuétude planifiée ») consiste à créer un bien en prévoyant une durée de vie précise. Par ce procédé, de nombreux  fabricants de biens de consommation conçoivent des objets dont la durée de vie commerciale (mais pas nécessairement la durée de vie maximum au niveau technique) est délibérément courte.

Ce stratagème oblige ou incite les consommateurs à remplacer rapidement leurs produits, et donc, à acheter de nouvelles marchandises. Dans certains cas, les fabricants ajoutent sciemment des défauts de conception à leurs produits.

 

Cette technique est utilisée en particulier par de nombreux constructeurs de véhicules, de jouets, de vêtements, de chaussures, d'appareils électroménagers, d'ordinateurs et de leurs périphériques, de logiciels, d'appareils à cordon électrique, de machines à roulement à bille, d'automobiles, d'appareils électroniques, d'appareils domestiques et autres appareils requérant l'utilisation d'une recharge quelconque.

 

Comme l'on démontré les Amis de la terre - France dans un rapport, les stratégies mises en place pour réduire la durée de vie des produits augmentent considérablement le volume des déchets, mais elles contribuent aussi à l’épuisement des ressources naturelles., l'Ipad est un exemple récent de ce principe, il peut être donc qualifié de produit "anti développement durable".

 

Un exemple frappant : les ampoules

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Dans l'histoire de l'économie, le premier objet a avoir été massivement et mondialement concerné par l'obsolescence programméesemble avoir été la lampe à incandescence classique, selon la volonté de grands industriels du secteur regroupés sous le nom de Cartel de Phœbus. Celui-ci, créé spécifiquement dans ce but le 23 décembre 1924, regroupait alors les principaux fabricants mondiaux d'ampoules. Devant l'augmentation de la durée de vie des ampoules (2 500 heures en moyenne en 1924) et donc face à un moindre renouvellement des lampes par les consommateurs, les industriels éditent une charte commune indiquant qu'il ne pourra plus être fabriqué d'ampoule ayant une durée de vie supérieure à 1 000 heures. Ils se dotent pour cela d'une instance commune de vérification et de répression éventuelle au moyen d'amendes d'autant plus élevées que la vie constatée des ampoules est longue. En 1927, dans le monde entier, la durée de vie des ampoules des grandes marques était alignée sur 1 000 heures en moyenne. À titre de comparaison, l'ampoule centenaire, une ampoule de la caserne des pompiers de Livermore, serait restée allumée pratiquement en continu depuis 1901, et a donc brillé près d'un million d'heures. Après 1939, le Cartel de Phœbus changea plusieurs fois de nom et de forme.

 

Un documentaire : Prêt à jeter

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Un produit usé = un produit vendu ! Tourné aux quatre coins du monde, ce film enquête sur l'obsolescence programmée, concept vieux comme l'industrie mais toujours vivace. Une démonstration aussi implacable qu'éclairante.

 

Dans les pays occidentaux, on peste contre des produits bas de gamme qu'il faut remplacer sans arrêt. Tandis qu'au Ghana, on s'exaspère de ces déchets informatiques qui arrivent par conteneurs.

 

Ce modèle de croissance aberrant qui pousse à produire et à jeter toujours plus ne date pas d'hier. Dès les années 1920, un concept redoutable a été mis au point : l'obsolescence programmée.

"Un produit qui ne s'use pas est une tragédie pour les affaires", lisait-on en 1928 dans une revue spécialisée. Peu à peu, on contraint les ingénieurs à créer des produits qui s'usent plus vite pour accroître la demande des consommateurs.

 

 

 

 

 

Croissance folle


"À l'époque, le développement durable n'était pas au centre des préoccupations", rappelle Warner Philips, arrière-petit-fils des fondateurs de la marque du même nom. Mais alors que les ressources de la planète s'épuisent, rien n'a changé. "La logique est croître pour croître", note Serge Latouche, professeur émérite d'économie à l'université de Paris 11. Tournée en France, en Allemagne, en Espagne, au Ghana et aux États-Unis, nourrie de nombreuses archives et interviews, avec, pour fil conducteur, le test d'une imprimante récalcitrante, cette démonstration minutieuse débusque les avatars de l'obsolescence programmée et leurs répercussions. Elle esquisse aussi d'autres modèles économiques : de la décroissance, prônée par Serge Latouche, à une industrie qui produirait et recyclerait à l'infini, à l'image de la nature. Une investigation passionnante, qui, l'exaspération une fois passée, amorce la réflexion.

Publié dans Dossiers

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